Le Stadler GTW 2/6 de Piko (Article 40222) est en livrée Véolia Transport Pays-Bas.

J’ai mis temporairement de côté mon projet sur le « Donald Duck » BR403 (voir ici) pour quelque chose de plus simple: déballer le dernier autorail de Piko (Noël est passé par là). La prise Plux-12 devait aussi rendre les choses plus faciles, cela n’a pas été le cas… voilà pourquoi.

L’original (et un peu de nostalgie)

Stadler est un constructeur Suisse, qui propose une large gamme d’autorail pour les opérateurs.

Je pensais que mon petit dernier appartenait à la famille « Flirt », une plateforme standard déclinable de 2 à 5 voitures, en traction diesel ou électrique. Le site web de Stadler est bien fait, y compris pour les amateurs curieux; la page de la série Flirt se trouve ici.
J’avais déjà 2 Flirts. L’un de marque Liliput (5 wagons, DB), et une version 4 voitures de Modellbahn-Union (basée sur le Liliput, à la livrée grise d’une compagnie privée allemande).
Je ne pouvais pas trouver mon GTW, tout simplement car il s’agit d’une autre série, malgré la ressemblance frappante avec les Flirts.

La famille GTW (détails ici) est apparement encore mieux adaptée aux lignes sinueuses, GTW étant l’abbréviation de « GelenkTriebWagen » (Autorail Articulé).
Dans tous les cas, le design est trés intéressant (2 voitures, 6 axes), car le bogie central ne soutient pas les deux voitures directement, mais un élément central. C’est un design que je n’avais pas vu depuis…14 ans et le train Légo « Airport Monorail », qui dans sa version rouge rappelle la version Deutsche Bahn du GTW 2/6 😉

Nostalgie: le Lego Airport Shuttle qui ressemble comme deux gouttes d’eau au GTW 2/6

Notre Stadler GTW 2/6 appartient à Véolia Transport (ici une photo réelle sur Flickr), et est utilisé pour les déssertes locales. Bien que Véolia soit connu en France pour sa maison mère (Véolia Environement), sa filiale Transport n’est apparement pas qu’un coup d’essai. D’après Wikipédia, ce sont 72.000 employés aussi bien en Europe, aux USA qu’en Israël qui y travaillent.
D’après Stadler, Véolia s’est porté acquéreur de 8 de ces autorails, et d’autre aussi en version diesel.

Le modèle

En le sortant de la boite, on remarque le poids: 195g; c’est à dire finalement pas beaucoup moins que la version 5 voitures Flirt de Liliput. La rame est entièrement en métal, quelque chose que je n’attendais pas à ce prix raisonable (185€). Cela ne fait pas une grande différente esthétique (je le pensais en plastique après l’avoir vu en magasin), mais ça semble solide.

Une autre spécifité du modèle Piko, c’est la traction. Il y a 2 boggies moteurs sur ce petit autorail, probablement pour éviter de nouveaux moules pour des versions plus longues (d’ailleurs, ils viennent de sortir un modèle 3 voitures).
Il y a donc au total 4 essieux moteurs. Chaque boggie a deux roues équipées de bandes adhésives en caoutchouc, et deux roues captant le courant. Ajoutez à cela le boggie central qui capte le courant sur 4 roues, ce petit autorail devrait rouler très bien:

Piko GTW2/6 - Boggies moteurs et central

Piko GTW2/6 – Boggies moteurs et central

Plux-12: les ennuis arrivent

La bonne nouvelle, c’est que l’installation d’un décodeur est à priori facilitée: une petite trappe se dévisse sous la rame (pas de risque d’abimer la caisse en l’ouvrant comme sur de nombreux modèles):

Piko GTW2/6 – Platine analogique et prise Plux-12

La prise analogique installée d’origine inclu un petit interrupteur, qui permet à ceux roulant en analogue d’éteindre l’éclairage intérerieur. Plutôt pratique.

Puisque le Stadler GTW 2/6 est en métal, et que l’espace du décodeur est une « boite noir » isolée du reste de la caisse, j’ai décidé de ne pas installer de décodeur sonore cette fois ci. Un peu déçu, mais 80€ d’économisés !

La mauvaise nouvelle, c’est la prise Plux12 du modèle. Dans un post récent, je me plaignais justement de la multiplication des interfaces numériques.
Ce modèle confirme une de mes craintes: non seulement il y a plein de normes, mais les fabricants ne respectent pas les normes qu’ils ont eux même choisies. Le document (non contractuel) de la norme NEM 658 indique en effet l’espace à réserver pour un décodeur: 20x11mm.  Jusque là tout va bien, ce modèle respecte la norme presque exactement.

Le problème c’est que le connecteur Plux-12 est censé se trouver légèrement sur la gauche:

Connecteur Plux-12 dans la norme NEM 658.

Dans ce modèle, Piko a décidé de placer la prise de façon centrée. Cela veut dire que tout décodeur respectant la norme de 11mm de largeur ne passera pas: sa prise ne sera pas située au bon endroit. Il faudra donc trouver un décodeur de moins de 11mm de largeur.

Il n’y a pas tant de décodeurs Plux-12 sur le marché. Entre autres:

Le problème, c’est qu’aucun des deux n’a Railcom. Comme indiqué dans un post, j’apprécie Railcom pour la possibilité de programmer mes locos sur la voie principale. Il fallait donc autre chose:

  • ESU (ma marque habituelle) a un modèle Plux-12, mais sur cable et sans prise directe.
  • Le Lenz Silver+ Plux 12 10312-01
    Le créateur de Railcom a aussi respecté la norme Plux-12…à la lettre: la taille du décodeur est exactement celle de la norme. Malheureusement, la prise aussi est à la norme: décalée, le décodeur ne passera pas dans le Piko.
  • Le Zimo MX623 (mentionné sur la page allemande, la page en anglais omet encore ce décodeur)
    J’ai déjà eu des décodeurs Zimo, mon détaillant à Bruxelles me les avaient recommandés. Ce décodeur est long (20mm, pile la norme), mais plus étroit (8,5 mm).
    Avec des chances que cela passe, je l’ai donc commandé. Les Zimos ne sont pas toujours facile à trouver, mais j’ai l’habitude de les commander sur un « petit » site Autrichien, qui fait des bons prix, et accepte les paiements Paypal (lien en fin d’article).
Zimo - MX623P12

Zimo – MX623P12

Insertion du décodeur

Après réception du décodeur, j’ai réalisé que Piko n’avait également pas respecté la norme quant à la position verticale de la prise Plux. Bien que le décodeur soit parfaitement à la norme, il bloque sur le bord de la caisse:

Piko GTW2/6 – Zimo MX623P12 qui peine à rentrer

Il n’y qu’1/2 mm qui dépasse, j’ai réussi à forcer un petit peu et à faire rentrer le décodeur sans casser les pattes de la prise Plux12. Le trappe en plastique a été vissée doucement, pour ne pas pousser le décodeur trop fort….et c’est passé par chance.

Je n’avais pas utilisé de décodeur Zimo depuis un moment, je préfère le confort de la programmation sur PC de mes décodeurs ESU. Mais la centrale ESU Ecos II rend la programmation de CVs plutôt facile. En 1 minute les CVs principaux (adresses, fonctions) étaient réglés. Quant aux réglages de vitesse, je ne regrette pas d’avoir cherché un décodeur Railcom. En 5 minutes, les CVs de vitesse (min, max…) étaient réglés sur la voie principale, en conditions réelles sur mon réseau.

Conclusion

Le problème de la prise Plux-12 est ennuyeux; mais il ne faut pas oublier les avantages de ces nouvelles prises. Dans le cas de ce modèle, on peut allumer l’éclairage intérieur indépendamment des feux directionnels (et ce sans aucun bricolage de câbles). Ce n’est pas une révolution, mais c’est pas mal.

Ce GTW tourne plutôt bien, et n’a aucun problème en pentes grâce à ses deux moteurs. Je dois encore affiner les réglages du moteur pour permettre une marche douce à vitesse réduite.
Pour moins de 200€, c’est plutôt pas mal; n’oubliez pas de jeter un oeil à la courte vidéo au début de l’article.

MAJ 2013-12: problèmes sur certains décodeurs MX623P12/tensions des voies:
Grâce au feedback d’un lecteur dans les commentaires, il semble désormais clair que certains décodeur Zimo MX623P12 soient victimes d’un défaut de construction. Ils sont plus sensible aux tensions élevées, et « grillent » assez facilement. C’est le cas particulièrement avec les Märklin MS2, qui fournissent du courant 18V (sauf si l’on remplace l’alimentation d’origine). 

Le service Zimo conseille, dans tous les cas, de vérifier que le CV#112 est bien à 0. 

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