Récemment, je suis tombé sur un message sur un forum où quelqu’un écrivait : « Personne n’utilise Mfx en N ». Eh bien, moi si — et voici pourquoi ce choix exotique était le bon pour moi.
L’enregistrement automatique des locomotives c’est pratique
On n’achète pas tous des dizaines de nouveaux trains en permanence, mais s’il y a bien quelque chose de frustrant, c’est de devoir passer une demi-heure à configurer une nouvelle locomotive avant de pouvoir jouer avec. Avant, c’était simple : choisir une adresse DCC, rouler, et peut-être activer ou désactiver une ou deux fonctions d’éclairage. Mais avec le son, tout a changé. Les locomotives disposent désormais de jusqu’à 28, voire parfois 31 fonctions.
On peut toujours simplement activer les touches de fonction correspondantes, mais si vous utilisez une centrale moderne (ESU Ecos, Z21, Central Station…) ou un appareil de contrôle mobile, il est bien plus confortable d’avoir des libellés et des icônes correctement configurés.
C’est pourquoi je suis un grand fan des locomotives qui s’enregistrent automatiquement auprès de la centrale, avec toutes leurs fonctions et icônes. À ce jour, peu de protocoles le permettent :
- DCC avec un décodeur + centrale compatibles Railcom Plus
- Märklin Mfx
- DCC-A, une nouvelle norme de la RailCommunity en Europe, pas encore (je crois) implémentée réellement
J’avais écrit un article sur Railcom Plus il y a quelque temps ici. Ce système reste assez limité : à ma connaissance, seuls les décodeurs ESU le prennent en charge. La plupart des autres fabricants ne supportent que le Railcom de base, qui n’inclut pas l’enregistrement automatique des locomotives. Il s’agit donc d’un système plutôt propriétaire.
J’avais aussi écrit un article spécifiquement sur l’enregistrement automatique et le DCC-A ici.
De son côté, le Mfx de Märklin est également propriétaire, mais il est utilisé depuis des années dans leur gamme HO. Plus récemment, plusieurs modèles numériques Minitrix en N — avec ou sans son — sont livrés avec des décodeurs compatibles à la fois DCC (sans Railcom Plus) et Mfx.
Coexistence des protocoles & centrale ESU Ecos II
Comme on le lit souvent, il n’y a en théorie aucun problème à faire coexister plusieurs protocoles sur la même voie, à condition bien sûr que la centrale puisse émettre ces différents protocoles. En N, notamment en Allemagne, de nombreux modélistes utilisent à la fois DCC et Selectrix (un système plus ancien qui tend à disparaître). Je suis certain que, dans les autres échelles comme le HO, beaucoup font aussi coexister DCC et Mfx.
La centrale ESU Ecos II n’a aucun mal à émettre à la fois du DCC et du Mfx (appelé “M4” chez ESU pour des raisons de droits). Bien que certains utilisateurs aient signalé des soucis avec d’anciens décodeurs face à un signal multiprotocole, je n’ai jamais rencontré ce type de problème.
Poser sur la voie & jouer
Pour toutes ces raisons, je ne vois aucun problème à utiliser le Mfx en N, même si ce n’est pas l’approche la plus courante. Ce n’est pas une solution que je recommande forcément à tout le monde, mais dans mon cas, cela me facilite grandement la vie avec une bonne partie de mes nouvelles locomotives. Qu’elles soient équipées d’un décodeur ESU ou Mfx, elles s’enregistrent automatiquement sur l’ESU Ecos II.
La seule chose que je fais manuellement (parce que je suis perfectionniste), c’est d’ajouter la bonne image sur l’Ecos et de l’associer à la locomotive.
Quelques remarques :
- Si un décodeur est compatible à la fois DCC Railcom Plus et Mfx (comme les décodeurs ESU), et que les deux protocoles sont activés, l’Ecos utilise par défaut le Railcom Plus pour découvrir la locomotive.
- La détection Railcom Plus prend seulement quelques secondes (5 à 10 secondes), tandis que la détection Mfx/M4 est plus longue — parfois jusqu’à une minute. Mais comme dit plus haut, le résultat est le même.
- Par principe, même pour mes locomotives Minitrix compatibles Mfx, je garde toujours le protocole DCC activé dans les CVs du décodeur. Et pour plus de sécurité, j’attribue toujours une adresse DCC distincte. Cela permet de prêter la locomotive à quelqu’un équipé d’un réseau 100 % DCC. Pour rappel : Mfx ne fonctionne pas avec des adresses comme le DCC. Chaque locomotive a un identifiant unique caché, et tout ce que vous manipulez dans la centrale est le nom de la machine.
Conclusion
Comme avec les ordinateurs (PC vs Mac), j’ai une règle simple : si une solution propriétaire fonctionne bien et me facilite la vie, je n’ai aucune raison de ne pas l’adopter. C’est exactement le cas avec la coexistence du DCC + Railcom Plus et du Märklin Mfx sur mon réseau en N. C’est peut-être un peu exotique, mais c’est parfait pour bénéficier d’un enregistrement automatique dès la première mise en voie.
Évidemment, de nombreux modèles ou décodeurs ne sont compatibles ni Railcom Plus ni Mfx. Je n’ai pas l’intention de limiter mes achats à cause de cela. Mais lorsqu’on ouvre une nouvelle locomotive et qu’on obtient une vraie expérience plug-and-play dès la première utilisation… c’est toujours un plaisir.
Et vous ? Utilisez-vous aussi une centrale multiprotocole ? Suis-je vraiment seul à utiliser Mfx en N ? Dites-le-moi ci-dessous en commentaire.